Hasard ou coïncidence, l'interview de Hervé te chouine est publiée un vendredi 13. L'occasion s'il en manquait de partager sa joie de vivre si communicative.
#monanalyse
le 13 AOUT 2021,
L'interview de Hervé te chouine (@Hervetechouine)
Nous nous rencontrons virtuellement pour cette interview suite à la chaleureuse recommandation de @PamelaChougne2 lors de sa propre interview ; pourquoi as-tu accepté cette invitation ?
La dernière fois que j’ai osé quelque chose, c’était en m’inscrivant sur Twitter. Depuis cette inscription je n’ai rencontré personne et ma déprime n’a jamais disparu. Alors j’ai décidé de répondre favorablement à toutes les sollicitations, comme mon psychiatre me l’avait conseillé lorsqu’il m’a dit qu’il ne voulait plus me voir et qu’il fallait que je l’oublie.
Il y a quelques jours, tu as tweeté le traditionnel « Joyeux anniversaire Twitter » que le réseau social à l’oiseau bleu nous suggère de tweeter chaque année. Pourquoi était-ce important pour toi de tweeter à propos de ces « 9 ans » ?
9 ans de tristesse pic.twitter.com/mr6cPfJWkR
— Hervé te chouine (@Hervetechouine) July 24, 2021
Parce que chaque année, c’est le seul message joyeux que je reçois. Alors pour fêter cela, j’ai terminé un paquet de curly ouvert l’année passée (pour les huit ans) et la bouteille de cidre.
Je dois avouer être assez surpris par les réactions, hormis les bienveillantes @PamelaChougne2 et @Salomerainbow : si on ne peut pas chouiner en TL, à quoi servirait donc Twitter, selon ces gens qui te répondent si mal ?
C’est vrai que je reçois beaucoup de réponses négatives lorsque je parle de mes malheurs. Les gens sont trop heureux pour s’intéresser à ma tristesse, ils préfèrent ne pas me voir. Ils aiment quand je ne tweete pas.
Et sinon, si tu as envie de parler un peu de toi bien sûr, qui es-tu dans la vie dite IRL ?
Je vis à Mâcon, j’exerce des fonctions de souffre-douleurs à l’école et au travail. Les gens sont très heureux de m’avoir dans leur classe ou dans l’open-space. Tous leurs échecs sont de ma faute et c’est sans doute vrai. Pour me consoler, je vais le soir sur Twitter et je fais du point de croix.
Et si tu étais un super héros sous licence de marque Marvel ou autre, lequel serais-tu ?
Je serais sans doute DéprimMan (DM héhéhé). Mon super pouvoir serait de faire déprimer n’importe quel méchant qui voudrait dominer le monde. Ils tomberaient tous en dépression et iraient se porter volontaires pour travailler dans les espaces verts après deux trois rencontres avec moi.
Et si tu étais juste toi en mieux, que changerais-tu ?
Je changerais mon visage. On me dit que je ressemble à David Charvet, ça me déprime.
Ah oui, quand même...
Depuis que tu connais Maître Roger, comment ta vie a-t-elle changé ?
À chaque tweet, je perds des followers. Mais depuis que je connais Maître Roger, chaque tweet rencontre un grand succès. Je reçois beaucoup de demandes en mariage et j’ai eu une promotion à mon travail. Mon psychiatre m’a rappelé pour me reprendre en thérapie.
En plus de tous ces bienfaits, cette interview va t’apporter une notoriété jusque-là insoupçonnable ; comment te prépares-tu à gérer cette nouvelle vie qui sera la tienne ?
J’ai fait un emprunt pour louer les services d’un conseiller image et d’un gestionnaire de patrimoine. Avec la richesse et la notoriété à venir, je dois être bien entouré pour gérer la célébrité et rester le nul que j’ai toujours été.
Où souhaites-tu dîner avec Maître Roger ?
Au McDonald’s car j’ai envie d’avoir des verres coca-cola avec le menu.
Quel est le dernier livre que tu as lu ?
Les Mémoires d’outre-tombe. C’est pas très intéressant et trop long.
Quelle musique as-tu écoutée pour répondre à cette interview ?
Des publicités de Spotify. J’aime beaucoup, j’ai l’impression d’avoir des amis.
Et Mâcon dans tout ça ?
C’est une ville formidable. Les gens me jettent rarement des cailloux dans la rue. Ce n’est pas le cas partout.
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